Viviendo en Adviento con las palabras de madre María Eugenia

Sur le temps de l’avent
Ste. Marie Eugénie, 26 novembre 1893
Mes chères sœurs,
Je voudrais vous dire quelques mots du temps de l’Avent où nous entrerons dimanche prochain car après tout, c’est l’affaire de toute la vie d’une religieuse que d’attendre et de désirer notre Seigneur. Notre vie tout entière doit se passer à cela.
Nous ne sommes jamais assez unies à notre Seigneur par l’oraison dans la vie habituelle. Le temps de l’Avent vient à propos pour nous renouveler dans cette vie de prière et raviver notre dévotion tandis que l’Église appelle l’avènement de notre Seigneur dans nos âmes de toutes les forces qu’elle peut avoir.
C’est lui qui est désiré, lui qui est demandé, lui qui doit être le conducteur, le régulateur, le sanctificateur de toute notre vie religieuse, lui auquel nous devons tendre par le désir et par l’amour. Mon poids, c’est mon amour.
Cette parole est, je crois, de saint Augustin et elle est bien digne de lui. C’est en effet par un amour ardent qu’il tendait vers Dieu de toutes ses forces, avec cette ferveur, cette puissance que nous admirons en lui. Faites de même, que ce soit par l’amour que vous appeliez notre Seigneur sans cesse dans votre vie et surtout pendant
L’Avent.
La fête de Noël est une des plus belles fêtes de l’année, elle le sera pour nous si elle est bien préparée, si le cœur tend vers Jésus si pauvre, si abandonné, si délaissé, ayant daigné naître pour nous sur le bord d’un chemin, loin de sa maison, dans un endroit pas habitable. Il l’a fait par amour pour nous et si l’amour est notre poids, il doit nous faire répondre au sien par notre tendresse, notre ferveur et un grand désir de le voir naître, grandir et se développer en nous.
El tiempo de Adviento
Santa María Eugenia, 26 de noviembre de 1893
Queridas hermanas,
Quisiera dirigiros unas palabras sobre el tiempo de Adviento, en el que entraremos el próximo domingo, porque, al fin y al cabo, la vida de una religiosa consiste en esperar y desear al Señor. Toda nuestra vida debe dedicarse a esto.
Nunca estamos lo suficientemente unidas a Nuestro Señor a través de la oración en nuestra vida habitual. El tiempo de Adviento llega en el momento oportuno para renovarnos en esta vida de oración y para reavivar nuestra fe, ya que la Iglesia pide la venida del Señor en nuestras almas con toda la fuerza que puede reunir.
El Señor es aquel que se desea, aquel que se pide, aquel que debe ser el Guía, el motor, el santificador de toda nuestra vida religiosa, Aquel hacia quien orientarnos por deseo y por amor. Mi peso es mi amor.
Creo que este es un dicho de San Agustín, y es muy digno de él. De hecho, fue a causa de un amor ardiente que llegó a Dios con todas sus fuerzas, con ese fervor, ese poder que admiramos en él. Haz lo mismo, que por amor llames s a nuestro Señor durante toda tu vida y especialmente durante el Adviento.
La fiesta de la Navidad es una de las más bellas del año, y lo será para nosotras si está bien preparada, si nuestro corazón se acerca a Jesús, tan pobre, tan abandonado, tan olvidado, que se dignó nacer por nosotros al borde de un camino, lejos de su casa, en un lugar no habitable. Lo hizo por amor a nosotros, y si el amor es nuestro peso, debe hacernos responder al suyo con nuestra ternura, nuestro fervor y un gran deseo de verlo nacer, crecer y desarrollarse en nosotros.
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Sur le temps de l’avent
2 décembre 1894
Souvenir de mère Thérèse-Emmanuel
Mes sœurs,
Nous voici au moment de l’Avent. C’était autrefois un temps par lequel on se préparait à Noël comme on se prépare à Pâques, par une pénitence austère. Il n’en est plus ainsi maintenant, il faut sous ce rapport se borner en beaucoup de choses. Mais je vous dirai que c’est un temps pendant lequel il faut tendre à se rendre petit, aussi petit qu’un enfant qui ne parle pas. Il faut donc garder sa langue, et c’est déjà une très grande chose. Puis il faut se rendre très simple. La simplicité, dit saint François de Sales, est une vertu qui n’a qu’un œil toujours tourné vers Dieu. Si on n’a qu’un œil toujours tourné vers le bon Dieu, on sera fidèle, obéissante à toutes les volontés de notre Seigneur, il faut arriver ainsi à se rendre tout à fait simple.
Monseigneur Gay me disait que mère Thérèse-Emmanuel était restée longtemps appliquée à la Sainte Enfance. Elle travaillait en se proposant l’Enfant Jésus comme modèle, en suivant ses traces, à se rendre aussi naïve, aussi simple, aussi droite qu’une enfant ; elle a toujours été aussi droite envers Dieu que dans tous les rapports de sa vie avec moi ou les autres créatures.
Il faut donc se faire petite, y travailler en imitant notre Seigneur dans son enfance. L’immolation sanglante n’est pas encore sa voie, mais c’est le sacrifice de toute volonté propre, de toute vie personnelle, de tout ce qui fait qu’on n’est pas ce que l’on doit être. Il faut se rendre humble, c’est absolument nécessaire. Notre Seigneur a dit : Apprenez
De moi que je suis doux et humble de cœur.
C’est la leçon qu’il a donnée à tous les hommes, c’est dans cette voie que vous pourrez faire le plus d’efforts durant le temps que vous aurez d’ici à Noël.
En el tiempo de adviento
2 de diciembre de 1894
recuerdo de la madre Thérèse-Emmanuel
Hermanas,
Aquí estamos en el tiempo de Adviento. En el pasado, era una época en la que nos preparábamos para la Navidad al igual que nos preparamos para la Pascua, mediante una austera penitencia. Esto ya no es así; debemos limitarnos en muchos aspectos. Pero os diré que es un tiempo en el que debemos tender a hacernos pequeños, tan pequeños como un niño que no habla. Así que hay que mantener la lengua, y eso ya es algo muy grande. Además, hay que ser muy sencillos. La sencillez, dice San Francisco de Sales, es una virtud que tiene una única mirada puesta siempre en Dios. Si la mirada se dirige siempre hacia Dios, se será fiel, obediente a todas las voluntades de nuestro Señor. Así es como hay que llegar a ser sencilla.
Monseñor Gay me dijo que la Madre Thérèse-Emmanuel había permanecido durante mucho tiempo meditando la Santa Infancia. Interiorizaba dándose al Niño Jesús como modelo, siguiendo sus pasos, para hacerse tan ingenua, tan sencilla, tan recta como un niño; fue a Dios con rectitud de la misma manera que lo era en sus relaciones conmigo o con otras criaturas.
Por lo tanto, debemos hacernos pequeños, trabajar en ello imitando a nuestro Señor en su infancia. La inmolación sangrienta no es todavía su camino, pero sí lo es el sacrificio de toda la voluntad propia, de todo personalismo, de todo lo que hace que una no sea lo que debería ser. Es absolutamente necesario ser humilde. Nuestro Señor dijo: Aprended de mí de mí que soy manso y humilde de corazón.
Esta es la lección que dio a todos los hombres, y esta es la forma en que podéis esforzaros mucho durante el tiempo que queda de aquí a la Navidad.